Un métaparadigme est un concept extrêmement général, qui sert à définir tout un monde de pensée. « Meta » signifie « ce qui est derrière, » en grec, et se réfère à ce qui sous-tend quelque chose d’autre, servant de base conceptuelle. Dans son travail séminal (1984, cité dans Slevin), « Analysis and Evaluation of Conceptual Models of Nursing », Jacqueline Fawcett a développé les quatre métaparadigmes de base des soins infirmiers. Plus récemment, ils ont été révisés par Basford et Slevin (2003) et servent à étayer tout l’univers conceptuel de la profession infirmière.

Personne

Ce paradigme se réfère à l’individu malade non pas comme un « patient », mais comme un « sujet », une personne dans le plein sens du terme. Cela inclut les familles et les groupes sociaux qui en sont venus à définir la personne comme telle. Cette personne est unique et autonome, et doit être traitée comme telle. Une personne réelle n’est pas un simple objet de soins et de surveillance professionnels.

Santé

Comme tous les méta-concepts, la santé est immensément générale. Il ne traite pas de la santé d’une manière strictement clinique. Elle concerne les infirmières en tant que professionnelles de la santé (plutôt que comme simples auxiliaires des médecins). En même temps, il définit la « santé » en termes abstraits, en ce sens que la santé est « négociée » et « contextuelle », selon les termes de Slevin. La santé n’est pas un concept absolu, mais existe dans le contexte des problèmes de santé de l’individu. Une personne atteinte d’un cancer considère une bonne journée saine comme une journée où elle ne meurt pas ou souffre énormément. Mais ce n’est pas une définition de la « santé » pour l’individu en parfaite santé. Ces termes sont négociables compte tenu du contexte de la souffrance.

Environnement

Cette métaparadigme sert à expliquer le contexte complet des soins de santé et des soins infirmiers en particulier. C’est un peu moins que la totalité de toutes les choses qui ont un impact sur le rétablissement du patient. La vie familiale, l’état mental, les dépendances, la douleur physique, les risques de rechute, le travail gratifiant et une foule d’autres variables viennent définir le contexte du rétablissement. Tous ces facteurs ont un impact évident sur le rétablissement, ou même sur le désir de rétablissement du patient. Cela inclut également des dimensions sociales et culturelles telles que les croyances religieuses et les attitudes générales à l’égard de la mort et de la souffrance.

Soins infirmiers

Les soins infirmiers eux-mêmes sont une méta-théorie qui cherche à aider à contextualiser les soins infirmiers. Bien que cela puisse paraître étrange, Slevin traduit « soins infirmiers » en « soins ». En général, il s’agit de tout traitement médical  » pratique  » de l’infirmière au patient. C’est le paradigme de la compassion, la raison pour laquelle les infirmières deviennent infirmières : aider et soulager la souffrance. Il s’agit d’un paradigme intensément éthique et émotionnel qui va à la racine de la profession infirmière en tant que profession avec ses propres récompenses.

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