La belle Polonaise est légendaire. Heinrich Heine l’a louée comme un « ange sur terre », une « Aphrodite de la Vistule ». Pourtant, en 1993, Malorzata Szelewicka, présentatrice populaire de la télévision polonaise, a été virée de l’émission d’information Wiadomosci parce qu' »elle est trop jeune et trop belle », ce qui nuit à la « concentration ». Cette discrimination révèle les tensions de la Pologne au sujet de la position des femmes dans la société, alors même que les femmes polonaises luttent pour redéfinir les rôles qui leur sont assignés au travail et à la maison.

S’organiser pour les droits depuis le 19e siècle

La première organisation de femmes en Pologne, fondée en 1830, visait à accroître les activités publiques, l’autonomie économique et les possibilités d’éducation des femmes. Au cours de ce siècle, les droits des femmes étaient plus importants en Pologne qu’ailleurs en Europe, les intellectuelles et les artistes émancipées améliorant la situation des femmes. Ils ont créé des congrès de femmes en 1899, 1900 et 1905. En 1907, ils ont fondé la Société polonaise pour l’égalité des droits des femmes. Les femmes polonaises ont été parmi les premières en Europe à voter légalement, en 1918. Les revendications avancées par les femmes aux 19e et 20e siècles demeurent un courant sous-jacent pour les femmes polonaises d’aujourd’hui.

Mythe de la « Mère polonaise ».

Après la lutte du 19ème siècle pour l’indépendance nationale, la femme polonaise est devenue un symbole de force patriotique et d’abnégation, avec des obligations primaires envers la famille, la nation et la patrie. Ce mythe de la « mère polonaise », si important pour l’édification de la nation, est resté au centre des notions de féminité polonaise. Selon cette croyance répandue, les femmes polonaises devraient s’en remettre à leur mari et à leurs enfants, quel qu’en soit le coût personnel. Ce mythe est le fondement des notions restrictives de la féminité polonaise.

Culte de la Vierge Marie

La Pologne est en grande partie catholique romaine, 94 % de la population professant cette foi. Depuis 1656, la Vierge Marie est considérée comme la « Reine de Pologne », même pendant les luttes d’indépendance et la période socialiste. La Vierge Marie symbolise ce que les hommes veulent qu’une femme possède — elle est sainte, virginale et éternellement dévouée. Elle représente donc des qualités féminines idéales, obligeant les femmes polonaises à être à la hauteur de ce modèle de vertu, dont la force réside dans le sacrifice et l’engagement.

Auto-Sacrifice Féminin Traditionnel de l’Auto-Sacrifice Féminin

Selon un article paru en 2001 dans la « International Encyclopedia of Sexuality », un quart des femmes polonaises se marient pendant la grossesse, et 60 % se marient entre 20 et 24 ans, après une courte période de cour, d’après un article paru dans l' »International Encyclopedia of Sexuality » (Encyclopédie internationale de la sexualité). Faisant écho aux mythes de la « Mère polonaise » et de la « Vierge Marie », les rôles traditionnels des femmes polonaises sont mis en œuvre dès l’enfance, à travers les enseignements de l’Eglise et les cours de « compétences domestiques ». Une femme devrait se concentrer sur le bien-être de sa famille. En plus des tâches ménagères et de l’éducation des enfants, une femme polonaise devrait être subordonnée à son mari, selon la coutume.

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