À bien des égards, la Première Guerre mondiale a créé le monde moderne. Elle a préparé le terrain pour la Seconde Guerre mondiale et a été le creuset de la Révolution russe et de la Guerre froide qui lui a succédé. Il y avait deux causes à court terme de la Première Guerre mondiale : le système d’alliances entre les puissances européennes et l’assassinat de l’héritier du trône austro-hongrois.

L’Europe avant la guerre

En 1914, l’Europe était un continent d’empires plutôt que de pays. Le vaste empire austro-hongrois multiculturel, gouverné par la dynastie des Habsbourg, chevauchait l’Europe centrale. L’Europe de l’Est faisait partie de l’Empire russe, gouverné par les tsars. La Grande-Bretagne préside toujours un empire qui couvre un cinquième de la surface de la terre, et la France, la Belgique et l’Espagne ont également des possessions impériales à l’étranger. Les empires vivaient dans la peur l’un de l’autre et ont donc développé une série d’alliances interdépendantes pour s’assurer qu’aucun pays ne puisse s’attaquer à un autre en toute impunité.

Les alliances

Dans les années qui ont précédé la Première Guerre mondiale, deux blocs d’alliances se sont développés. Le chancelier allemand Otto von Bismarck a créé un bloc lorsqu’il a négocié une alliance avec l’Empire austro-hongrois et l’Empire russe. En 1892, la Russie est sortie de ce pacte et a créé une alliance rivale avec la France. En 1904, la France et la Grande-Bretagne sont devenues des alliés (l’Entente Cordiale), et la Grande-Bretagne s’est alignée sur la Russie en 1907. Ces accords d’interdépendance ont cimenté le deuxième bloc de la Grande-Bretagne, de la France et de la Russie, connu sous le nom de Triple Entente. Avec la Russie de l’autre côté, l’Allemagne était confrontée à la possibilité d’une guerre sur deux fronts.

Tensions

Sur le plan international, chacun des blocs se battait pour sa place, et une course aux armements faisait rage entre la Grande-Bretagne et l’Allemagne. Au niveau local, au sein de l’Empire austro-hongrois, certaines minorités ethniques ont cherché à se séparer du pouvoir des empereurs Habsbourg. Nulle part ailleurs les tensions n’ont été plus vives que dans la région instable des Balkans (encore une fois le théâtre de combats interethniques près d’un siècle plus tard, dans les années 1990).

L’assassinat

Le 28 juin 1914, l’héritier du trône austro-hongrois, l’archiduc François-Ferdinand d’Autriche, visitait la ville de Sarajevo en Bosnie, une région récemment annexée à l’Autriche-Hongrie. Les membres de la minorité serbe en Bosnie, qui cherchaient à s’unir à l’État indépendant de Serbie, soutenus par une faction de l’armée serbe, ont comploté l’assassinat de l’archiduc. Gavrilo Princip, dix-neuf ans, membre des nationalistes serbes bosniaques clandestins, a abattu l’archiduc et son épouse, Sophie.

Le glissement vers la guerre

L’Autriche-Hongrie a accusé la Serbie d’être à l’origine du meurtre. Avec son allié l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie a menacé la Serbie, cherchant une guerre limitée qui absorberait l’État des Balkans. En réponse, la Russie, alliée de la Serbie, a mobilisé son armée dans une démonstration de force contre l’Autriche-Hongrie. Puis l’Allemagne s’est mobilisée, mais elle savait qu’il lui faudrait écraser l’allié de la Russie, la France, avant de se tourner vers l’est. Le 2 août, l’Allemagne a envahi la Belgique pour attaquer la France et a déclaré la guerre à la Russie. Le même jour, la France déclare la guerre à l’Allemagne, et deux jours plus tard, le 4 août 1914, la Grande-Bretagne déclare la guerre à l’Allemagne pour soutenir la France. Sans que personne ne le veuille vraiment, le monde était en guerre.

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